Commentaire du CIO, mercredi 15 avril 2020
Hier, le Fond monétaire international a publié ses prévisions de croissance pour les années 2020 et 2021. Les lecteurs intéressés trouveront l’article original sur le blog du FMI.
Il n’est guère étonnant aujourd’hui que le FMI s’attende à ce que les répercussions de la crise sur les performances économiques mondiales soient bien pires que celles de la crise financière de 2008/2009. Le FMI prévoit que les performances économiques réelles à l’échelle mondiale (PIB mondial), obtenues par approximation en additionnant les PIB nationaux, se contractera de 3 % en 2020, puis se redressera de 5,8 % en 2021 à partir du plancher atteint.
Avant le début de la crise du coronavirus, elle s’attendait à une croissance réelle de l’économie mondiale d’environ 3 % en 2020 comme en 2021. Il est facile de calculer que la crise du coronavirus conduira donc à un fléchissement des performances économiques cumulé sur 2 ans correspondant à 3,4 % du PIB mondial de 2019 (3,4 % = 106 % – 102,6 %). Si l’on se base sur des performances économiques mondiales d’environ 90 billions d’USD pour 2019, la pandémie de coronavirus aura un impact économique (coût) d’environ 3 billions d’USD en cumul sur 2 ans, soit un peu plus que le PIB de la France en 2019, exprimé en dollars. Le FMI annonce un chiffre beaucoup plus élevé de 9 billions d’USD pour les coûts économiques de la pandémie cumulés sur 2020 et 2021. Mais ce chiffre ne semble pas correspondre au scénario de croissance indiqué (-3 % en 2020 et +5,8 % en 2021) et évalue probablement les coûts selon un scénario plus pessimiste ou effectue un double décompte en additionnant les écarts sur les deux années. Nous n’avons malheureusement trouvé aucun commentaire sur le calcul des 9 billions d’USD dans la publication du FMI.
Le FMI publie également des prévisions de croissance pour la Suisse pour 2020 et 2021. La récession entraînera une contraction du PIB réel suisse d’environ 5 % en 2020, suivie par une reprise d’environ 4 % en 2021. La Suisse serait donc un peu moins durement touchée que les pays voisins. Selon le FMI, les autres pays industrialisés de l’UE et les États-Unis subiront également une baisse de leurs performances économiques de l’ordre de 5 à 9 % en 2020. Parmi les rares pays dont la croissance sera positive en 2020, l’Inde et la Chine afficheront par exemple des taux de croissance de respectivement 1,9 % et 1,2 % selon les prévisions du FMI. Lors de la crise bancaire et de la crise économique mondiale qu’elle a déclenchée en 2008/2009, l’économie mondiale ne s’est globalement pas contractée en 2009, mais a simplement stagné. Seule la Grande Dépression des années 1930 a vu les performances économiques chuter encore plus durement sur une seule année, d’environ 10 %.
Dans ses prévisions, le FMI souligne lui aussi que l’hypothèse d’une sortie du confinement au second semestre reste incertaine aujourd’hui. Dans le contexte actuel, les prévisions sont donc à considérer avec une importante marge d’incertitude. Même le scénario plutôt optimiste prévoyant un début de normalisation dans quelques semaines représente déjà un défi historique.
Par conséquent, le FMI met aussi à disposition une facilité de crédit de 1 billion d’USD, qui vise surtout à soutenir les économies les plus faibles par l’octroi de prêts.
Nous avons effectué un screening qualitatif et quantitatif sur la soixantaine d’actions suisses les plus liquides, couvertes par notre équipe d’analystes avec Research. La présentation ci-jointe vous dévoile le résultat à l’aide de graphiques supplémentaires à propos des niveaux d’évaluation fondamentalement modélisés pour les actions. Nous continuons à penser qu’en dépit de la volatilité persistante et des nouveaux revers possibles, il y a aussi des opportunités intéressantes à saisir. À condition d’avoir un horizon de placement à moyen terme d’au moins 2 à 3 ans.
Dans notre screening, nous identifions 11 actions suisses présentant différents profils de risque et opérant dans différents secteurs, qui nous semblent actuellement attrayantes. Les 11 titres faisant l’objet de la présentation ci-jointe ont tous au moins une notation «pondérée selon le marché». Pour chacun des titres sont fournis un «score de rendement» et un «score de risque» calculés quantitativement sur la base de divers ratios. Les investisseurs présentant diverses tolérances au risque peuvent ainsi mieux estimer les titres qui leur conviennent.
Mais comme toujours, nous mettons en garde contre la constitution de gros risques et recommandons une diversification suffisante. Le choix des différentes actions à adjoindre à un portefeuille diversifié doit donc être effectué de manière mesurée et avec circonspection.
Aujourd’hui mercredi, les Bourses mondiales ont ouvert en terrain négatif. Les marchés des actions européens accusent un repli d’environ 2 %. L’indice suisse SMI est en recul d’environ 1 %. Les marchés des actions américains devraient eux aussi ouvrir à la baisse aujourd’hui. Suivant l’indice (Dow Jones / Standard & Poors 500), les actions américaines ont perdu environ 12 % à 16 % depuis le début de l’année, contre quelque 24 % pour les actions européennes, environ 11 % pour les actions suisses et quelque 7 % pour les actions chinoises (indice CSI 300) (tous les chiffres au 15.4.2020 vers 13h00, pertes évaluées en CHF).
Nous recommandons de conserver les positions en actions. Vous souhaitez recevoir régulièrement des informations boursières? Abonnez-vous vite à notre Investment Letter.